• balade dans les mémoires d'un vieil interne.....(suite)

     

    de garde un vendredi soir, pour le week end, cela arrivait à l'époque.

    on choisissait de faire plus de 48heures d'affilées.

    Après tout, on était dans une dynamqiue qui s'y prêttait: nourri, logé, blanchi......

    la nuit est calme

    le bip retentit

    c'est le même étage que ma chambre de garde

    "viens vite, Mr Y fait un malaise"

    Mr Y etait déjà dans le service de soin intensif, on avait donc déjà la sécurité de tout le matériel de réanimation à proximité.

    quand j'arrive pourtant, c'est un patient frissonnant que je trouve.

    le frisson, le "vrai" frisson: pathologique, qui fait trembler le lit également.

    grosse sensation de frayeur interne pour le concerné! et pour le soignant, il faut maîtriser ses nerfs, faire la part des choses entre le pathologique et le réactionnel.

    l'analyse médicale ne met en évidence aucun "foyer profond" , comme les appellent les grands patrons qui passent plus de temps à rédiger des ouvrages de plus de 300 pages qu'à être au lit des malades. Pas de signe de défaillance mviscérale.

    Le frisson se termine. la température est montéeà 40]C

    Les habitudes des collègues formées à la même école de l'antibiotique et des partisans du microbe me poussent à prescrire un antibiotique "à l'aveugle". JE REFUSE. Il faut que j'en sache davantage. J'observe, j'analyse, après avoir éliminé une urgence.

    le patient va récidiver deux fois.

    Les deux fois même analyse et même expectative.

    Mais à la troisième les choses se préçisent: il décrit que cette fois ci, il a noté que le frisson commence par une douleur au point de pose d'un cathéter central. on se regarde avec l'infirmière, au chevet du malade, pendant que les "Professeurs" sont toujours à écrire leur livre de 300 pages, très utile pour caler sa bibilothèque ou pour décorer, mais qui ne sert strictement à rien pour aider un malade.

    Bref, on se regarde.

    on devine à demi mots:

    il faut retirer le cathéter et l'envoyer à l'analyse.

    un microbe, aussi rigoureux que l'aseptie de la pose est pû être faîte, s'est infiltré.

    Le corps du malade réagissait violemment, mais très efficacement pour le rejeter. Une merveille ce corps lorsqu'on prend la peine de l'écouter et de le comprendre.

    Le retrait du cathéter suffira à faire stopper les crises.

    le malade est soulagé.

    nous aussi

    on a fait du bon boulot, et , une fois n'est pas coutume, c'est en méprisant les conseils des collègues formatés par l'antibiothérapie à l'aveugle, en faisant confiance à la Nature de nos corps biologiques (humains ou animaux) qu'on aide réellement un malade à se guérir.

    Souvenez vous:

    le soignant ne soigne pas, pour ainsi dire: il est là pour accompagner le malade à guérir de lui même. Le plus souvent, nos corps biologiques le font très bien, même si c'est impressionnant.

    La garde sera égrainée d'autres situations moins heureuses: une malade décèdera dans la nuit, sans qu'on comprenne pourquoi, parce que entre le moment de sa plainte et son passage dans l'au delà, s'écoulera le temps de parcourir un couloir.

    Et là, avec le recul des années, lorsque j'y repense, je me rends compte à nouveau du caractère pré-déterminé de notre date de sortie...........

     

    « l'intégration ça m'énerve, et c'est pourtant simple.....Ostéopathie et Homéopathie, et voire....auriculothérapie!! »

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