• LA DENUTRITION ACHEVE LA MALNUTRITION

     

     

    Le "Quotidien du Medecin" titrait sur la dénutrition que les médecins-je cite-"s'estiment insuffisamment formés".

    Toujours très étonnant quand même de lire des constats aussi navrants.

    Je ne sais pas pour vous, mais il me semble que le médecin, plus que quiconque devrait avoir assez de bagages théoriques et pratiques pour ne pas tomber dans ce genre d'écueil?.......

    Il est vrai que la malnutrition est un peu abordée par le petit bout de la lorgnette, au cours des études, et le plus souvent en 4ème année, soit 3 ans avant l'internat.

    Faut il croire qu'on passe ces trois années à apprendre d'autres sottises qui nous font oublier ce qu'on nous enseignait 3 ans auparavant?

    Car avant de parler de dénutrition, il me semble comme sérieux atout de former à la Saine Nutrition. Car la malnutrition n'est elle pas le prélude à la dénutrition ?

    Par définition, on enseigne souvent que la dénutrition représente, grosso modo, un état de destruction des stocks de proteînes. Exit les muscles, mais aussi les proteines de l'immunité ou encore exit celles des mitochondries. En terme plus "vulgaires", plus de muscles, des infections, et plus aucune energie. J'en passe, mais ce simple tableau suffit à hérisser le poil.

    Mais avant d'en arriver là, les systèmes biochimiques des corps biologiques animaux ou humains sont d'une complexité qui nécessite la présence en quantité préçise de tous les éléments minéraux du tableau de Mendeleïev, des précieuses vitamines (toutes!), ainsi que des bonnes graisses , des bons sucres, et bien entendu de valeureuses proteines. Vaste programme que je synthétise volontairement pour donner une vue d'ensemble.

    Il me paraît évident que pour arriver à former un médecin à la connaissance théorique et pratique de ce domaine, il faut l'impliquer en pratique dans la dietetique du patient qu'il consulte en tant qu'interne, à l'hôpital.

    Or, en pratique, c'est impossible !

    -primo, car le jour n'est pas encore venu pour que collaborent l'hôtellerie et les services de médecine, au sein de l'hôpital.

    -deuxio, les soins médicaux sont de l'ordre du "chimique" avant tout. Diurétiques, antibiotiques,vaso dilatateurs,  anti inflammatoires, anti arythmiques, anticoagulants, and son on......., dans les services de médecine, et de l'ordre du geste chirurgical dans les services de chirurgie. Les deux sont nécessaires, et utiles, c'est certain, mais ils prennent une part beaucoup trop importante sur quelqu'élément de conseil en nutrition. Et puis, est ce que cela serait considéré comme économique ?

    Comment voulez vous qu'un externe ou un interne apprenne quoi que ce soit sur la nutrition à l'hôpital?

    Pourtant, je suis d'accord avec ce que pensent certains: bien nourrir le malade hospitalisé(et l'éduquer dans ce sens) rendrait sans doute service sur le long terme, permettrait d'éviter les ré-hospitalisations, donc, serait, sur le long terme, une économie de santé.

    Mais depuis quand la caisse primaire ou bien le ministère de la santé ont ils regardé la santé sur le long terme?

    Faut pas rêver......

    Bref, au final, je comprends bien que mes collègues médecins s'estiment insuffisamment formés sur le sujet. Et si eux ne le sont pas, a fortiori, le sujet lambda, non médecin, l'est encore moins, lui à qui on fait ingurgiter produits alimentaires aux pesticides, aux hormones, et aux colorants divers et variés.

    Somme nous au bord d'une crise nutritionnelle Nationale?

    Il reste encore des médecins qui ont pris le chemin délicat de l'éducation nutritionnelle (cf Feu Mme Kousmine) et qui tentent, par leurs consultations, d'apporter de quoi bâtir avant tout des cerveaux suffisamment sain pour qu'ils se tournent vers une logique de santé différente de l'"anti-chose" à tout va.

    Il faut avoir éprouvé les affres de la désolation Nutritionnelle, par la visite à domicile, entre autres, aux séniors de notre Nation, pour comprendre le marasme nutritionnel dans lequel se trouve la population. En fait, elle n'a pas de "réserve de santé" suffisante pour palier à une rhinopharyngite, qui se transforme presque inévitablement, sans antibiotiques, en pneumopathie, gastro ou infection urinaire et sepsis grave, d'autant plus facilement que la personne est polymédiquée. Merci les interactions médicamenteuses.

    On risque, à ce train-là, d'arriver à une véritable "zombification" de la population encore active......Et d'ailleurs on y arrive pas loin.

    Lorsqu'on jette un oeil aux sidcoms à la mode genre "plus belle la V.e", pour ne citer que ce dernier, et qu'on se rend compte que ce sont surtout des cerveaux complètement malnutris qui se "nourrissent" de ça, on ne peut que comprendre l'explosion des affaires de Justice  inter et trans-familiales"!! C'est presque machiavélique ce système!

    Mais, je m'égare, et j'oublie la dénonciation aussi simple qu'efficace de la malnutrition: elle commence au berceau,hélas, le plus souvent, et se prolonge durant toute une Vie. D'ailleurs, si la durée de vie est plus longue de nos jours, il faut se méfier de la juger en termen quantitatif. La qualité de vie, au delà de 50 ans, dans le meilleur des cas, est en majorité médiocre, pour ne pas dire désastreuse. Bien heureusement que le système des prothèse en tout genre s'est développé !! (coronaire, femur, arthrodese, implants rétiniens ou dentaires, etc.....) .

    A vrai dire, tant que la technologie de la prothèse aura le vent en poupe, aucun système de sécurité sociale ne se penchera sur le remboursement de consultations de Nutrition Médicale, avec un grand N, et un grand M. La cause est perdue d'avance à ce niveau de l'action. Ce qui ne veux pas dire qu'il faille, au niveau personnel, encourager le scorbut, le béri-béri et le pellagre. Nous n'aurions, alors plus que des déments âgés, et de jeunes psycho-névrosés dans la population générale ! Reste possible l'éventualité d'un cerveau prothétique.......

    Bref, résumer la dénutrition à un problème d'Albumine est un non-sens, une anti-médecine, un aveu d'échec total du "parcours de soin" (pour reprendre une expression qui me plaît tant....)

    Et la multiplication des formations universitaires et/ou post universitaires n'y pourra RIEN.

    Fort heureusement, aucune souffrance n'est éternelle.......

    Docoach