• LA FIN DE LA CONVENTION EN ILE DE FRANCE

     

     

    "ça devient de plus en plus difficile de trouver un médecin conventionné à Paris", me disait encore hier un patient de passage à Lyon, mais qui travaille sur Paris.

    Cela pourrait être amusant, mais je trouve que c'est un mauvais signe des temps.

    La "Revue du Praticien", dans un article de l'année passée, mettait en évidence le manque croissant de médecins conventionnés à Paris.

    Les raisons évoquées étaient, avant tout, les loyers excessifs des locaux commerciaux, variant de 50 à plus de 100€ le mètre carré.

    Alors, forcément, au prix de la vie aujourd'hui, et de la misère du tarif de l'acte médical conventionné, il est bien évident que le choix d'un professionnel, quel qu'il soit, est entre "manger et ne pas manger".  A part bien entendu pour les couches sociales aux reins solides, qui peuvent encore exercer leur métier pour le plaisir et non pas pour en vivre. Il y en a.

    Pour le reste, je ne pense pas que le seul prix de la vie soit responsable.

    Nous sommes dans une évolution de l'offre de soin qui est sans rapport avec celle que nous avions 10 ans en arrière.

    Les "médecines alternatives" qui, en passant, se "couvrent" en affichant bien qu'"elles ne sont pas des médecines" d'un côté, mais qui propose de "rendre la santé de manière naturelle" de l'autre, fleurissent comme des champignons. Parmi elles, certaines apportent un réel intérêt dans le retour à la santé, et d'autres ne font qu'escroquer le "consommateur".

    Mais aucune statistique ne pourra jamais en témoigner avec objectivité, puisqu'elles ne sont pas "remboursables" par l'Assurance maladie, et, ipso facto, pas comptabilisables. En d'autres mots, pour l'Assurance maladie, il n'y a qu'une médecine: celles de Big Pharma.

    Mais songeons qu'on "soigne"  le "client" en lui proposant de remonter à ses arrières arrières arrières arières-..etc bisaïeuls pour comprendre la névrose dans laquelle il se trouve aujourd'hui, et qu'on "soigne" le patient avec une molécule plus agressive que le mal lui même dont souffre le client, je pense tout simplement que Big Pharma et les Buiseness-man and woman du monde de la "Médecine Alternatives" peuvent se serrer les mains. S'ils ne jouent pas encore dans la même cour, pour l'instant, ils jouent bien aux mêmes "jeux de vilains". Les escrocs sont partout.

    Pour en revenir à la "pénurie de médecin", soi disant, elle est largement compensée aujourd'hui par des professionnels de la santé qui prennent le mal en amont des situations gravissimes qui imposent l'hôpital. Ce qui tombe bien pour lui, ce "parent pauvre" du Ministère de la Santé, puisqu'il est devenu aujourd'hui clairement un établissement à but lucratif dans les faits, sinon dans les textes. Allez vous vous étonner encore longtemps qu'on vous pousse de plus en plus vite vers la sortie avec une ordonnance de cortisone ou de methotrexate?

    Et, forcément, tous ces professionnels qui n'ont aucune reconnaissance sanitaire, ordinale ou ministérielle, ne sont pas remboursés, et affichent des tarifs en adéquation avec le prix de la vie aujourd'hui. Fort heureusement pour eux, également, ils cumulent un autre emploi en plus, afin de ne ne pas se faire une concurrence inutile dans un marché saturé.

    Parmi eux, nombreux sont ceux qui apportent une aide réelle et appréciée. Parmi eux, certains se foutent royalement de votre santé, chers lecteurs, et nous vous retrouvons, brisés, dans nos consultations médicales. Amère tâche pour nous de vous relever, et on peut en dire autant pour les thérapeutes-eux-mêmes, qui récupèrent, brisés, les malades de la santé reconnue et conventionnée. Un "ping pong" épuisant pour tout le monde, mais surtout pour le concerné: j'ai nommé le malade.

    Bref, dans ce brouillard où se mélangent "faux druides", "magiciens", "soignants", "medecins", "thérapeutes", "demiurge", séparés par les lignes de plus en plus dérisoire de la convention médicale, et celle de la "règlementation" (qui ne régle plus rien!), les tarifs de prestations ne s'envolent que pour justifier l'envol du prix de la vie lorsque honnêteté et survie prédominent, et que pour engraisser les cupides du monde du buiseness, que ce soit Big Pharma ou ce que j'appelerai désormais "Big Natural" (le buiseness de l'alternatif).

    Les vautours de l'immobilier se frottent les mains, mais, parfois, finissent par consulter dans nos cabinets non conventionnés-allez savoir pourquoi dans les notres...- lorsque leur conscience les rattrape, ou-moins prosaïquement-lorsque c'est la faillite.

    Allons nous vers une solution de "troisième santé", comme on parlait du "troisième sexe"?

    Je crois que nous y sommes en plein dedans.

    docoach