• PATIENT EN SITUATION COMPLEXE

     

     

    Surfant sur la vague commerciale de la misère sociale, sanitaire, économique et sociétale, les organismes administratifs comme l'ARS poursuivent un travail d'"utilité de conscience", et , à mon avis, d'"inutilité factuelle", en définissant un concept pourtant vieux comme les montagnes, par un acronyme des plus savants: le "PSC": Patient en Situation Complexe.

    Utile pour les consciences, j'imagine que ce dispositif si pompeusement dénommé la "PTA": Plate Forme d'Appui, coûte certainement aux contribuables et fournit des revenus à quelques nouvelles générations de bureaucrates......

    Des patients, quels qu'ils soient, j'en ai consulté des milliers depuis près de 20 ans.

    Des "situations complexes", j'en ai démêlé plus d'une. Car elles ne manquent pas. Et, sur le terrain, c'est bien moi qui trempe ma chemise, serre les fesses pour "gérer" l'infarctus en voie de constitution chez papy complètement dénutri ou au contraire obèse morbide, la gangrène du membre inférieur chez mamy diabétique, depressive et isolée, ou encore le scorbut chez un patient HIV positif, jeune, mais confiné chez lui, sans emploi, et suicidaire, sans parler du jeune homme toxico-junkee depuis son adolescence, sous curatelle, qui fout le feu régulièrement à son appartement, épuisant famille (qu'elle soit d'accueil ou génétique), centres médico psychologiques ET hôpital psychiatrique, pour qui je suis appelé en désespoir de cause (son médecin habituel étant en burn-out) car il fait une énième décompensation psychotique.........

    Ces situations là, je les connais très bien, et j'ai été sur le terrain un bon paquet d'années pour les "gérer", d'ailleurs le plus souvent entièrement gratuitement. Ces "situations complexes", fruit d'une évolution sociétale complexe également, prennent en moyenne deux heures de temps "localement", et des heures et des heures au téléphone, pour écouter familles en détresse ou indifférentes qui se donnent bonne conscience en prenant des nouvelles "à distance", des fois que le mago de l'héritage serait à retirer sous peu, pour discuter avec assistantes sociales, médecins confères des unités hospitalières correspondantes, répondeurs automatiques des services hospitaliers ou bien des caisses primaires ou des services sociaux, les responsables des EHPAD ("Etablissement Hostile Promouvant Agonie et Désespoir", euh....non, pardon "etablissement d'hebergement pour personne âgée dépendante", dans lesquelles le personnel se forme maintenant à la "bientraitance" ! (il serait temps!!!)

    D'ailleurs parlons en de ces structures complètement déshumanisées !

    Pas moins de deux heures pour faire une visite auprès d'un "patient en situation complexe" (oui oui, je pense que dans les murs d'une EHPAD ou celles de son domicile, les patients ne sont pas sortis de la "complexité", n'en déplaise à Madame la Baronne.....). En effet, il faut bien entendu connaître les codes d'entrée de l'EHPAD (Etablissment Hostile Perfectionnant l'Agonie et le Désespoir! euh pardon, je vous l'avais déjà faîte plus haut je crois.........) sinon on peut toujours appeler un membre du personnel de la résidence: il faut toutefois avoir la chance de ne pas tomber sur une boîte vocale du genre "si vous souhaitez accèder à l'étage 1, tapez dièse", "si vous souhaitez ceci, tapez 2", and so on......). Une fois cette première barrière franchie, il faut encore connaître les codes pour les ascenceurs, puisque ces derniers ne fonctionnent qu'à cette condition et que les escaliers sont condamnés, eux aussi, par des digicodes. Vous me direz "on peut toujours s'adresser au personnel".......mouais, sauf que les couloirs désertiques sont désormais le quotidien des la "vie" de ces établissements, dans lesquels-rappelons le une fois de plus-tout le personnel suit une formation accélérée de Bientraitance .....

     

    Faciliter l'accompagnement......? Parlons-en de l'accompagnement! La bonne blague. Qui accompagne un "patient en situation complexe"? Où sont les "aidants"? Dans quels situations dramatiques sont ils eux mêmes, sur le plan sanitaire, social ou économique, pour qu'on ose encore leur faire endosser la responsabilité et le nom pompeux d '"aidant"!!! D'accompagnement pertinent, voilà de quoi il faudrait commencer à parler: p.tain, mais me.de, a-t-on jamais vu une personne qui ne sait pas nager tenter d'en sauver une autre qui se noie? Et pourtant, c'est ce qu'on-pardon, c'est ce que NOUS voyons au quotidien, SUR LE TERRAIN. Il faut être complètement bureaucrate pour être aveugle à ce point.

    Et la "Sécurité des parcours"? Il ne faut avoir jamais eu à gérer un passage aux urgences pour oser parler de "sécuriser": pas moins 5 à 7 heures d'attentes dans les Pavillons d'urgence, en moyenne! Et la situation ne fait qu'empirer d'année en année. Sauf sans doute à l'Hôpital Américain de Neuilly sur Seine dans lequel les joueurs de foot(?), hommes et femmes politiques(?) et autre Johnny Hallyday iraient se faire soigner.Là, mon pote, tu peux parier ta chemise que l'attente est réduite. Et on parle encore de médecine "à deux vitesses"? Pauvre Peuple, on vous arnaque depuis tellement longtemps, si vous saviez........Alors qu'on ne parle plus de "Sécuriser" une filière complètement laissé à l'abandon, et dont le devenir est déjà programmé depuis des années.......je n'en dirai pas plus!

    L'Accès aux soins? Celle là aussi, il fallait la relever. Au train où vont les choses, les "soins", sont devenus des actes clairement dangereux! Sans tomber dans la facilité de rendre les vaccins responsables de tous les maux, observez simplement, froidement ce qui se passe lorsque vous avez à confier votre santé au "système de soin reglementé": on vous pousse de plus en plus vite vers la sortie avec un "anti-chose", on vous culpabilise, et on vous donne l'impression de n'être qu'un(e) paranoïaque un peu hystérique. Mon dieu, combien de troubles somatiques j'ai eu à récupérer par ce "système de santé remboursé" qui chasse les vrais malades chez eux à coup d'anti-dépresseur lorsque leur diagnostic somatique fait défaut!!! Tout ça pour quoi? Pour être rentable Mylady!!, pour faire fonctionner alors les blocs opératoires: le technicien de la hanche, du "tuyau digestif", de l'épaule, etc.etc,etc........Révisez votre vocabulaire, piétaille de Bureaucrates, il en est grand temps! Il ne s'agit plus d'accès "aux soins", mais d'accès à la "maltraitance économiquement rentable et durable " (la "MERD" en quelque sorte......).

     

     Au pays de Descartes.....

    Je vous laisse juge!

    Ci dessous le commentaire pertinent d'un patient "en situation complexe" préçisément, et qui n'a pas attendu les PTA et autres merveilles du progrès:

    "il est vrai que les pseudo tentatives d'améliorations du système de santé me laisse sceptique autant que certain que c'est une énième preuve qu'on nous prend pour des jambons a coup de "on sait très bien comment faire les choses correctement mais on va essayer de faire plus compliqué et moins efficace. Ça coûtera plus chère mais voyez comme on bosse dur et comme on est gentils." Ce système de santé est a l'instar du système éducatif et politique, a savoir, compliqué, prodigieusement inefficace et rares sont ceux qui y croient encore. Mais le plus dramatique est que le découragement du plus grand nombre laisse le champs libre a des parasites ambitieux pour se remplir les fouilles nous promettant un avenir assurément désolant."

    Docoach